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Journée du 8 mars

  • Photo du rédacteur: Etudiants CJ
    Etudiants CJ
  • 11 mars 2021
  • 7 min de lecture

Dernière mise à jour : 5 avr. 2021

8 mars. Journée internationale de lutte pour les droits des femmes.

Officialisée depuis 1977 par les Nations Unies, le 8 mars est une journée de rassemblements et de manifestations à travers le monde.


En 1791, combattant déjà les inégalités de genre, Olympe de Gouges, célèbre autrice, féministe et femme politique, rédige la Déclaration des droits de la Femme et de la citoyenne. Grâce à cette déclaration symbolique, Olympe de Gouges est considérée comme une pionnière du féminisme français.


L’article premier de la déclaration prévoit : “La femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité collective”.


→ Comment le 8 mars est devenu la Journée internationale des droits des femmes ?


La Journée internationale des droits des femmes trouve son origine dans les luttes ouvrières et les nombreuses manifestations de. femmes à travers le monde réclamant, entre autres, le droit de vote, de meilleures conditions de travail et l’égalité entre les hommes et les femmes au début du XXè siècle.


La création de la “Journée internationale des femmes” est proposée pour la première fois en 1910, lors de la seconde conférence de l’Internationale des femmes socialistes, à Copenhague, par Clara Zetkin. La première “Journée internationale des femmes” eût alors lieu le 19 mars 1911.


La date du 8 mars n’est donc pas tout de suite fixée. Ce n’est que le 23 février 1917 (équivalent du 8 mars de notre calendrier grégorien), jour où la grève des ouvrières de Saint-Pétersbourg est lancée en Russie, que la tradition du 8 mars naît.


Après 1945, la Journée internationale des femmes devient une tradition dans le monde entier. Ce n’est qu’en 1977 que cette journée sera officiellement reconnue par les Nations Unies, puis en 1982 pour la France.


→ Rappel de dates et lois majeures en matière de droits des femmes en France


  • Capacité juridique

Le code civil de 1804 inscrit l’infériorité des femmes dans la loi, les privant de leur capacité juridique et leur imposant devoir d’obéissance au père ou au mari. Les femmes mariées devaient alors obtenir l’accord de leur époux pour accéder à l’éducation, ouvrir un compte en banque, signer un contrat et même exercer une profession. Il faudra attendre une loi du 18 février 1938 - qui supprime l’incapacité juridique des femmes - pour que ces dernières puissent librement s’inscrire à l’université ou encore demander une carte d’identité. Cependant, le mari peut encore s’opposer à l’exercice d’une profession. Ce n’est qu’en 1965 que les femmes pourront librement exercer une activité professionnelle sans le consentement de leur mari.


  • Droit de vote

Le 21 avril 1944, l’ordonnance portant organisation des pouvoirs publics en France après la Libération accorde le droit de vote aux femmes françaises ainsi que leur éligibilité. L’article 17 de l’ordonnance énonce alors que “les femmes sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes”.

C’est lors des élections municipales de 1945 que les femmes peuvent pour la première fois exercer leur droit de vote.


  • Droit à la contraception

La loi Neuwirth de 1967 a mis en place une législation qui autorise la vente de moyens de contraception en pharmacie sur ordonnance médicale. Cependant, jusqu’à l’âge de 21 ans (majorité légale) une autorisation parentale restait nécessaire pour la délivrance de la pilule et ce jusqu’en 1974.

Cette nouvelle loi vient donc abroger la loi de 1920 qui jusqu’ici interdisait totalement la contraception et allait jusqu’à définir l’avortement comme un crime.


  • Interruption Volontaire de Grossesse

Au XIXè siècle, le recours à l’avortement est considéré comme un crime puni d’une peine de réclusion criminelle de cinq ans et ce jusqu’en 1923. L’IVG devient par la suite un délit définie à l’ancien article 317 du code pénal qui prévoit des peines non seulement pour la femme qui avorte mais également pour “l’avorteur”.

Sous le régime de Vichy, en 1942, la répression de l’avortement est renforcée : une loi du 15 février considère la pratique comme un crime contre l’Etat Français et est passible de la peine de mort. L’année suivante, Marie-Louise Giraud et Désiré Pioge sont guillotinés pour avoir pratiqué des avortements.

Dans les années 1970, la situation concernant l’avortement commence à s’améliorer, et ce notamment grâce à l’intervention de Simone Veil alors ministre de la Santé. Le 17 janvier 1975, une loi dite “loi Veil”, dépénalise le recours à l’interruption volontaire de grossesse. La loi n’est alors adoptée que pour 5 ans. Le 31 décembre 1979, les dispositions de cette loi sont rendues définitives.

La loi Neiertz du 27 janvier 1993 reconnaît le délit d’entrave à l’IVG qui se caractérise par des actions empêchant l’accès à l’information autour de l’IVG ainsi qu’aux établissements qui la pratiquent. Une loi du 20 mars 2017 est venue étendre le délit d’entrave à l’IVG aux pratiques qui apparaissent sur internet. Aujourd’hui, toute personne se rendant coupable de ce délit encourt deux ans d’emprisonnement et 30 000€ d’amende.


  • Reconnaissance du viol en tant que crime

Le 23 décembre 1980, après près de deux ans de discussion au Parlement, une loi relative à la répression du viol est adoptée. Elle reconnaît le viol comme un crime et dispose : “Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui, par violence, contrainte, menace ou surprise constitue un viol”. Le viol est alors puni de la réclusion criminelle de cinq à dix ans. Aujourd'hui, l’article 222-23 du code pénal puni le viol de quinze ans de réclusion criminelle.

Loin d’être anecdotique, le 5 septembre 1990, la Cour de cassation reconnaît pour la première fois le crime de viol entre époux.



  • Parité politique

L’ordonnance du 21 Avril 1944 dispose que “les femmes sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes”.

Tout comme la loi du 6 Juin 2000, la loi du 31 janvier 2007 tend à promouvoir l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives.

Une loi constitutionnelle du 23 Juillet 2008 vient ajouter à l’article 1er de la constitution un alinéa ainsi rédigé : “La loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales.”


  • Egalité salariale

La loi du 22 décembre 1972 pose le principe de l’égalité de rémunération “pour un même travail ou un travail de valeur égale”. A la suite de ce principe, de nombreuses loi ont vu le jour et on fait évoluer notre société :

La loi Roudy du 13 juillet 1983 apporte des modifications du Code du travail et du Code pénal en ce qui concerne l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes. Par exemple, cette loi ajoute la notion d’égalité des chances mais également l’obligation pour les entreprises de produire un rapport annuel sur la situation comparée des hommes et des femmes dans l’entreprise.

Cette loi porte le nom de la femme politique Yvette Roudy qui a célébré le 8 mars 1982 pour “commémorer la lutte des femmes pour que cessent les inégalités et les discriminations dont elles sont victimes”. Cette commémoration officialise la date du 8 mars comme Journée internationale des droits des femmes en France.

Une loi du 4 août 2014 met en place plusieurs mesures dans le monde du travail telles que les licenciements discriminatoires liés au sexe ou le harcèlement sexuel au travail qui sont davantage sanctionnés par le Conseil des Prud’Hommes, ou encore une réforme concernant le congé parental afin de favoriser le partage des responsabilités parentales.

L’index d’égalité professionnelle a été instauré par le gouvernement en 2018 pour mesurer les écarts salariaux entre les femmes et les hommes. Chaque année, les entreprises d’au moins 50 personnes doivent communiquer leur index de l’égalité femmes-hommes. Celui-ci est calculé sur la base de quatre critères : l’écart entre les salaires, les différences existant dans les augmentations individuelles, le nombre de salariées dont la paye est revalorisée à leur retour de congé maternité, la parité parmi les dix plus hautes rémunérations.


  • Violences conjugales

En 2007, le numéro 3919 est mis en place. Ce numéro est entièrement destiné aux victimes et aux témoins de violences conjugales. Géré par l’association Fédération Nationale Solidarité Femmes, on recense en 2017 22 000 appels pour violences faites aux femmes dont 93% des appels ayant pour motif les violences conjugales et le viol conjugal.

Dans le département de l’Orne, le nombre d’interventions au domicile de plaignantes a augmenté de façon exponentielle depuis le début de l’épidémie de Covid-19. C’est pour cette raison que le département a mis en place depuis septembre 2020 des permanences d’écoutes dans les grandes surfaces. 124 victimes ou proches de victimes ont déjà été reçus et écoutés.


( voir article : “Stop aux violences conjugales” concernant le Grenelle contre les violences conjugales du 3 septembre 2019, disponible sur notre blog).


→ Quels ont été les événements marquants de la célébration de la Journée internationale des droits des femmes cette année en France ?


Cette année encore, de nombreuses démarches ont été mises en place à l’occasion de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes.

La Fondation des Femmes a lancé le mouvement #RegardeMoiBien sur les réseaux sociaux dont voici quelques unes des affiches publicitaires :



Le but est de sensibiliser le public aux droits des femmes et de rappeler qu'”ignorer les femmes c’est bafouer leurs droits L’occasion aussi de rappeler que le chemin vers l’égalité est encore long : l’écart entre les salaires moyens des femmes et des hommes est de 28,5% ; 72% des tâches ménagères sont assurées par les femmes ; 1 plainte sur 2 pour violences conjugales est classée sans suite.


Les militantes féministes ont appelé les femmes à cesser de travailler dès 15h40, heure où, symboliquement, elles ne sont plus payées. Elles ont également appelé à cesser toute corvée ou travail domestique pour protester contre la charge mentale. De nombreuses marches et manifestations ont lieu à Paris et en France les samedi 6 et dimanche 7 mars, marches réunissant des dizaines de collectifs et d’associations qui combattent au quotidien pour faire entendre la voix des femmes sur la place publique.

Cette année, le mouvement a un retentissement particulier à cause de l’épidémie. En effet, nous avons pu constater que les femmes étaient les premières au front : infirmières, aides-soignantes, caissières, enseignantes. Dans ce contexte il est bon de rappeler cette célèbre phrase de Simone de Beauvoir :


N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devez rester vigilantes votre vie durant.”


La ministre déléguée du Premier ministre, chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances a aujourd’hui lancé la campagne #1000Possibles qui récompense 18 initiatives citoyennes et associatives qui ont œuvré pour les droits des femmes à travers chacune des régions de France. Le but est d’inspirer chacune des petites filles nées ce 8 mars 2021 et de donner confiance à toutes les femmes. Pour cela, 100 femmes inspirantes ont été invitées à écrire une lettre d’espoir. Vous pouvez consulter chacune de ces lettres grâce au lien suivant : https://www.gouvernement.fr/sites/default/files/contenu/piece-jointe/2021/03/sig-lettres-8mars-0305.pdf


 
 
 

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